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“Le trait d’union parfait entre patrimoine et création contemporaine”

Le centre d’arts de Roueïre réalise le trait d’union parfait entre patrimoine et création contemporaine, à Quarante

À Quarante, l’ancien domaine viticole de Roueïre devient un centre d’arts et du patrimoine, où passé et présent se répondent dans une dynamique culturelle inédite portée par la communauté de communes Sud-Hérault.

Entrelacer, pour mieux les valoriser, les richesses architecturales, naturelles et historiques d’un territoire et les trésors de l’art contemporain, c’est le pari réussi de la communauté de communes Sud-Hérault qui a ouvert, depuis le 28 juin dernier, le tout nouveau centre d’arts et du patrimoine de Roueïre, à Quarante.

Nichée entre vignes et forêt, cette ancienne métairie, qui appartenait à la famille Tarboriech au XVIIe siècle puis à celle d’Andoque (toujours propriétaire du très beau château de Sériège, non loin de là) a été transformée, au fil du temps, en chais viticoles avant d’accueillir, dans les années 1980, un restaurant, une salle d’exposition ainsi qu’un musée de la vigne et du vin. Propriété du Département depuis 2009, elle est mise à la disposition de l’intercommunalité qui y installe son Service éducatif (lire ci-dessous) en 2016.

Un Service éducatif centré sur l’art et la valorisation du patrimoine

C’est en 2008 que le rectorat de l’académie de Montpellier et la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) Languedoc-Roussillon créent le Service éducatif itinérant “Sites et paysages de l’Hérault”. Rattaché au service patrimoine du Département, il se consacre d’abord à l’architecture médiévale et à ses vestiges. Pérennisé en 2010, il devient le Service éducatif canal du Midi, basé à la Maison cantonnière de Capestang, jusqu’à la naissance de la communauté de communes Sud-Hérault en 2014. Le service s’étend alors au fur et à mesure à l’ensemble du territoire des 17 communes. Itinérant durant les quasis deux ans de rénovation de Roueïre, il a pris ses quartiers désormais au centre d’arts avec des espaces pédagogiques à même d’accueillir les scolaires.

Très vite, l’ambition de moderniser, réhabiliter et agrandir les lieux afin “d’optimiser les salles d’exposition, répondre aux besoins d’un public plus large et de rendre le bâtiment accessible à toutes les personnes”, se fait jour, indique Marjory Clément, la directrice du centre. La rénovation mêle traces et héritage du passé – présence d’impressionnants foudres viticoles – à des considérations plus actuelles afin d’avoir un projet scientifique et culturel à la hauteur.

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Des espaces clairement identifiés

Le centre offre ainsi, au fil de ses 1 500 m2, plusieurs espaces clairement identifiés : l’accueil, une vraie mine d’informations sur les lieux, ainsi que sur les offres touristiques du territoire ; la bibliothèque, spécialisée dans l’histoire, l’art et le patrimoine, avec deux espaces, l’un dédié à la médiation et l’autre à la documentation ; la réserve où est entreposée la collection permanente du centre ; une salle vidéo et, au rez-de-chaussée du bâtiment, d’immenses ateliers baptisés La Fabrique, où l’équipe de médiation du domaine pourra accueillir les différents ateliers.

La grande salle d’exposition, avec sa charpente d’origine, est sans aucun doute la pièce phare du centre d’arts qui, avec sa fenêtre panoramique, offre une très belle vue sur les paysages dans une perspective originale. Elle accueillera des expositions au long cours durant dix mois. Des monographies dédiées à un artiste. La première à ouvrir le bal est Valérie du Chéné qui, avec Bonjour !, propose une rétrospective de son œuvre (lire ci-dessous). Une belle façon de faire dialoguer l’art et le patrimoine.

Une exposition inaugurale de Valérie du Chéné

La première exposition monographique du Centre d’arts et du patrimoine de Roueïre est consacrée à l’artiste plasticienne Valérie du Chéné. Intitulée Bonjour !, elle constitue un semblant de rétrospective sur son œuvre. Construite en étroite collaboration avec Valérie Mazouin, directrice du centre d’art La Chapelle Saint-Jacques, à Saint-Gaudens, et commissaire de l’exposition, elle a opté pour une présentation non chronologique “privilégiant la résonance entre œuvres anciennes et récentes”. La scénographie est structurée par des paravents et vitrines et met en lumière des thèmes chers à l’artiste, navigant entre architecture et spatialité, la relation à l’autre et à l’invisible, lectures sensorielles et narratives… Comme “une immersion poétique dans l’histoire personnelle (artistique, familiale, amicale) de l’artiste”, appuie encore Valérie Mazouin.

Centre d’arts et du patrimoine de Roueïre, domaine de Roueïre, à Quarante (route départementale 37). Ouvert les mercredis et samedis, de 10 h à 18 h, toute l’année, ainsi que les vendredis, de 14 h 30 à 21 h 30, en juillet-août. Pour les groupes : du mardi au samedi, de 9 h à 17 h. La bibliothèque, elle est ouverte le mercredi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h ; les autres jours sur rendez-vous. Tarifs : 5 € ; réduit, 3,50 € et gratuit pour les titulaires de la carte d’une des huit bibliothèques du réseau intercommunal.

MIDI-LIBRE – 09/07/2025

https://www.midilibre.fr/2025/07/09/le-centre-darts-de-roueire-realise-le-trait-dunion-parfait-entre-patrimoine-et-creation-contemporaine-a-quarante-12813291.php